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Témoignage d’Angeline : mes premières expériences

Donner les mêmes chances de réussir à tous les enfants : tel est le leitmotiv qui m’a poussée à m’engager au sein d’une association comme l’E.S.A. Une ambition peut être utopique de prime abord, et parfois semée de quelques difficultés, comme je l’ai vécu l’année passée avec ma première élève, collégienne de 3e. Elle manquait de réelle motivation et d’intérêt, et il m’a fallu discerner ses passions et sujets d’accroche pour rendre le moment d’échange moins formel, susciter chez elle l’envie de s’intéresser, et arriver à structurer sa pensée pour comprendre un problème et s’exprimer au quotidien.

Ces difficultés ne m’ont pas empêchée de savoir l’encourager et lui donner confiance lorsque cela s’avérait nécessaire, notamment au moment du brevet des collèges.

La confiance en soi est en effet un élément charnière souvent évoqué lors des réunions entre bénévoles.

Aujourd’hui, je construis peu à peu une nouvelle relation bénévole-élève avec Faidy, élève en CE2, très vivant et plein de bonne volonté. Il ne lui manque qu’un accompagnement un peu appuyé pour lire plus facilement, tant dans l’envie de lire que dans la pratique de la lecture, et pour arriver à canaliser son énergie afin d’éviter les étourderies mathématiques. La relation se cherche à travers l’adaptation au rythme de l’enfant et à ses intérêts aussi : jeux pédagogiques, dessins, changement fréquent d’exercices.

Dernièrement, j’ai expérimenté l’inversion élève-professeur en lui proposant de me faire une dictée : il a ainsi pris le temps de me lire l’extrait de livre, puis a dû corriger les fautes que j’avais volontairement faites. Une manière de capter la concentration… du moins pendant une dizaine de minutes !

Angeline, bénévole E.S.A Nantes


Témoignage de Timothée : un an aux côtés d’une 3e ULIS

La motivation d’un bénévole en encadrement scolaire n’est pas de voir son élève briller dans tout ce qu’il entreprend. Si c’est le cas, à quoi bon intervenir ? Non.

Ce sont les petites réussites, les déclics, ou encore un « j’ai compris ! » lancé après des minutes, voire des heures, d’explications laborieuses qui font toute la richesse de notre engagement.

Pour peu que tout cela soit agrémenté d’une envie d’avancer de l’élève, et l’équation sera complète. C’est alors ce dernier qui fait la plus grosse part du travail, et notre intervention ne se résume plus qu’à le guider.

Ces faits, je les ai observés durant mon année avec Valentine, une jeune fille de 16 ans en 3e ULIS. Les élèves des ULIS – unités localisées pour l’inclusion scolaire – n’ont pas eu autant de chance que les autres, et font face à de nombreuses difficultés scolaires. Et pourtant, quand il s’agit de travailler, Valentine est toujours la première ! Elle râlait si je ne lui donnais pas de devoirs pour la semaine suivante, et souhaitait systématiquement me montrer ce qu’elle avait appris durant la semaine. C’était bel et bien elle qui donnait le rythme lors de nos moments ensemble.

L’engagement bénévole n’est pas de tout repos, et il faut s’attendre à affronter des situations difficiles. Et pourtant, c’est toujours avec le sourire que je quittais Valentine les mercredis soirs.

Timothée, ESA Nantes


Témoignage de Johanna, bénévole E.S.A

« Grâce à l’entraide scolaire, je souhaitais accompagner un enfant pour l’aider à sortir des croyances limitantes et des conditionnements familiaux, qui entravent le développement de son plein potentiel.

J’ai rencontré Pauline en mai 2015, qui était à l’époque très introvertie et peu sûre d’elle, au point qu’elle exprimait rarement ses opinions ou répondait toujours oui à mes questions. Elle avait de la difficulté dans la plupart des matières, surtout dans le domaine scientifique. Après un temps d’adaptation, nous avons eu un vrai feeling et notre relation s’est construite sur la confiance et la complicité. J’ai remarqué qu’il y avait en réalité un seul problème majeur à l’origine de toutes ses faiblesses : le manque de confiance en elle. J’ai donc tout basé là-dessus en lui expliquant que « l’on est pas ce que l’on fait », autrement dit qu’il ne fallait pas qu’elle s’identifie à ses erreurs.

J’utilise la méthode du « stylo vert » en ne soulignant que ses réussites et progressions, aussi infimes soient-elles et en l’encourageant en permanence, quels que soient ses résultats.

 

Elève de Johanna Nantes 2016-17J’ai aussi utilisé un moyen plus corporel comme la danse libre (sa passion et la mienne), pour qu’elle puisse s’exprimer pleinement et libérer son stress. Après 8 mois de discours positif et bienveillant, Pauline a eu un vrai déclic et a fait des progrès considérables, y compris en maths, son point faible. Au-delà des notes qui sont montées en flèche, elle est désormais consciente et convaincue de ses capacités. Elle a changé le regard qu’elle portait sur elle-même et je crois que c’est là l’essentiel pour son épanouissement à l’école et dans sa vie en général.

Je suis heureuse de la retrouver chaque semaine, elle m’apprend autant sur moi-même que l’inverse, c’est ce qui fait la richesse de ce type de rencontre ! »